7/13 – LES ÉMOTIONS- Les fondamentaux de la motivation – (Source David Lefrançois)

Les fondamentaux de la motivation (extrait de « L’Intelligence Motivationnelle »)

 

Les Émotions

Les émotions appartiennent à la mémoire archaïque reptilienne. Émotions et sentiment ne sont pas synonymes. Une émotion est obligatoirement créée par un déclencheur externe. Mais vous n’en avez pas toujours conscience car le parcours d’associations d’idées peut être long. Vous ne pouvez pas leurrer votre cerveau au niveau des images qu’il vous crée. Une émotion (du latin
ex-movere, faire mouvement à partir de), est une réaction affective qui se manifeste par des mouvements neurovégétatifs comme pâlir, rougir, avoir le pouls qui s’accélère, avoir des palpitations, des tremblements, être abattu. La nature de l’émotion dépend du sens que nous attribuons à ce que nous percevons de la situation, quelle qu’elle soit. Une émotion peut être ressource dans une situation et limitante dans une autre.

Dans la mesure où nos émotions ont une influence déterminante sur nos capacités et nos comportements, il s’agit d’en prendre la responsabilité et de mettre en œuvre les moyens nécessaires pour fonctionner au mieux et atteindre nos objectifs.

Le rôle des émotions est de signaler les événements qui sont signifiants pour l’individu et de motiver les comportements permettant de les gérer. S’il est vrai qu’un affect très intense peut paralyser ou perturber notre efficience, la plupart de nos émotions non seulement ne sont pas inhibitrices, mais nous permettent d’avoir des réactions plus appropriées aux situations. Une émotion dure quelques secondes, une humeur dure quelques heures, un trouble affectif dure quelques semaines, et une pathologie dure des mois. Les émotions sont biologiques, pulsionnelles. Les sentiments sont des élaborations secondaires parce que mentalisés.

Les émotions font peur parce qu’elles nous confrontent à une réalité que l’on ne préférerait pas voir, elles nous obligent à la vérité. En réprimant nos émotions spontanées, ou en les déguisant pour les rendre conformes et socialement acceptables, nous perdons des informations précieuses sur notre vécu psychique. Taire son être intérieur, c’est abdiquer une part de sa liberté. Si on enterre les émotions dans notre inconscient, on vit une vie dictée par les circonstances et les convenances.

Les émotions sont des états affectifs comportant leurs propres modes d’évaluation et une tendance à l’action.

Un peu de science

Aujourd’hui, les scientifiques recherchent dans le cerveau le centre de l’anxiété et du stress responsable de la dépression. Mais où peut-il se trouver ? Au cœur des neurones, au cœur du cerveau. Nous sommes au cœur des neurosciences cognitives.

Au centre du cerveau se trouve le cerveau émotionnel : nous le partageons avec les mammifères et certains reptiles… il est archaïque.

Entre ces neurones se trouvent l’amour, la joie, la peur et la tristesse… Nous sommes dans le royaume des émotions et de l’inconscient.

Le stress est géré par l’amygdale dans ce cerveau émotionnel. L’amygdale est le centre de la peur et interprète le stress comme un danger, une menace. Lors d’un stress, elle secrète des hormones qui vont accélérer le rythme cardiaque afin de préparer le corps à se défendre.

Dans le néocortex et surtout dans le cortex préfrontal s’élabore la pensée, le langage, l’abstraction, donc le monde de la raison et du conscient. Mais réfléchir retarde les réflexes de survie, donc en situation de stress, le cortex préfrontal est débranché par l’amygdale. Le souvenir d’une situation douloureuse reste prisonnier dans l’amygdale qui considère que le danger est présent encore aujourd’hui. Le cerveau émotionnel ne communique plus avec le cortex préfrontal car celui-ci est débranché. Lui seul pourrait dire que le danger n’est plus là. L’aire de broco, le lieu du langage n’est plus active non plus. Les personnes ont donc du mal à trouver les mots pour expliquer ce qui se passe pour elles. Le cortex visuel est suractivé et les personnes ont constamment à l’esprit les images du danger avec précision.

La nuit, le cerveau crée des connexions entre des événements de la journée et ceux du passé afin de « relativiser » ce qui s’est passé, sauf en cas de traumatisme. L’EMDR (Entre l’hypnose et la thérapie cognitive et comportementale, l’EMDR est une thérapie psycho neurobiologique basée sur la stimulation sensorielle.) peut remédier à ce problème d’archivage en souffrance. Les mouvements oculaires faciliteraient de nouvelles connexions entre les souvenirs des traumatismes qui se relieraient et remonteraient jusqu’au cortex préfrontal où ils se brancheraient à notre expérience actuelle. Les souvenirs de la raison sont alors archivés dans le passé, l’amygdale s’éteint.

Nous possédons tous en nous des mécanismes biologiques qui, pour peu qu’on les active, ouvre un chemin vers la guérison.

Il y a un autre centre dans le cerveau, en profondeur, qui fait partie de notre cerveau primitif : le putamen (constitue la partie latérale du noyau lenticulaire, dont la partie médiale est le pallidum), qui est le centre du plaisir immédiat, instinctif. Lorsque ce centre est activé, le cortex préfrontal (le raisonnement) est désactivé et inversement.

Nos décisions « j’aime, j’aime pas » sont prises par notre cerveau primitif et la conscience (le cortex préfrontal) vient inhiber cette décision et changer le choix et les préférences. Un exemple : lorsqu’on montre deux paires de chaussures l’une avec marque et l’autre sans marque, un jeune n’a aucune hésitation. Sa zone d’activation du plaisir a été inhibée par la connaissance de la marque. Mais si on lui bande les yeux et qu’on lui fait essayer une paire de chaussures anatomique où l’accent a été mis sur le confort et une autre paire où l’accent a été mis sur la marque, alors il n’aura aucune hésitation, le confort primera.

En quoi consiste la gestion des émotions ? La gestion des émotions consiste à savoir ce qu’est une émotion, la repérer, comment on la ressent, à quoi elle sert et à faire la différence entre émotion et sentiment. C’est aussi savoir évaluer votre niveau de stress émotionnel selon les circonstances, exprimer vos émotions de manière constructive, repérer les compétences émotionnelles positives, être à l’écoute de soi, allier son vécu émotionnel avec une attitude positive et dynamique.

Pourquoi doit-on gérer nos émotions ? Parce qu’elles sont là quoi qu’on fasse, et ne nous demandent pas notre avis pour apparaître. C’est une force biologique (qui est là pour le meilleur et pour le pire) qu’il faut apprendre à diriger.

Comment les maîtriser ? Les émotions sont là avant les pensées. Mais après cette première phase, la manière dont nous allons réagir à la situation va pouvoir soit amplifier, soit alléger la situation de départ afin de nous servir plus tard lorsqu’elle reviendra. Ici, l’hygiène mentale, la distance que l’on prend par rapport aux événements qui nous touchent et l’interprétation de la situation nous seront utiles « après coup » pour se préparer. Plus on laisse libre cours à notre émotion plus elle se renforcera. Les personnes émotives doivent apprendre à se contrôler et les personnes « renfermées » doivent apprendre à se donner le droit d’exprimer leur avis (à être assertives) au lieu de ne pas s’exprimer et d’exploser d’un coup.

Les connaître (la localisation). De mieux connaître et comprendre les émotions (les nôtres, celles des autres). L’émotion est en accord avec ce qui la déclenche.

Les sélectionner. Choisir l’état adéquat pour une situation donnée. Sélectionner une émotion appropriée à la situation en connaissance de cause. L’émotion peut être perçue comme une information.

Les susciter. Une fois l’état choisi, savoir comment l’installer.
Acquérir la maîtrise pour modifier une émotion que nous expérimentons en changeant une (ou plusieurs) des variables structurales.
Faire du modelage avec plus d’efficacité en copiant également la structure des émotions du modèle.

Les stabiliser. Rester dans cet état et l’utiliser le temps requis pour la situation.

Les neutraliser. Désactiver les états limitants.

Les éviter (la prévention). Choisir les situations qui stimulent les états internes positifs plutôt que les autres. La reconnaissance des déclencheurs permet d’éviter l’apparition d’une émotion paralysante.

Les communiquer (l’expression). L’émotion ressentie est en accord avec le comportement qui l’exprime.

Les exprimer.
– Quand tu (énoncer précisément le comportement)
– je (dire son émotion)
– parce que (partager mes attentes, mes besoins, les raisons de mon émotion, être précis)
– et je te demande de (quel est mon besoin actuel ?) Affirmer mon besoin en étant bien ancrée en moi, ne pas dévier, être attentif à ne pas me mettre à protéger l’autre.
– de façon à ce que (donner ma motivation)

La solution globale. Le stress émotionnel provient du sentiment de perte (un événement qui a échappé à notre contrôle) s’est produit et a provoqué une perte dans nos besoins ou dans l’un d’eux (voir article LES BESOINS).

En transformant le sens que vous attribuez à cette perte (de sorte que ce nouveau sens ait plus de valeur que le sentiment de perte), vous pouvez changer instantanément votre ressenti et de ce fait votre comportement.

En PNL, l’ancrage permet de déconditionner un réflexe qui constitue un handicap ou une limitation dans notre vie.

L’ancrage est issu des travaux de PAVLOV et de la psychologie expérimentale. Ce sont des réflexes conditionnés qui mettent en évidence un mécanisme simple de la psyché et que nous utilisons au quotidien.

Un ancrage est crée chaque fois que nous associons deux représentations, l’une étant un stimulus interne ou externe et l’autre étant une réaction, en général, un état interne.

Nous créons et utilisons souvent des associations, des réflexes conditionnés inconsciemment. Et bien, nous pouvons apprendre à en créer consciemment : c’est l’ancrage en PNL.

Voici comment poser un ancrage : quand une personne est dans un état émotif intense, si on applique un stimulus pendant que la personne est au maximum de son expérience, le stimulus et l’expérience seront neurologiquement liés.

Quatre étapes pour poser une ancre :
1. Faire en sorte que la personne s’associe complètement à une expérience de telle sorte qu’elle accède à ses états.
2. Appliquer une ancre (un stimulus) juste avant le maximum de l’expérience et la relâcher lorsque la personne passe par le maximum d’intensité.
3. Faire un état séparateur, c’est-à-dire, interrompre l’état de la personne et la distraire.
4. Tester la qualité de l’ancrage en reproduisant le stimulus pour vérifier si la personne accède à nouveau à son état.

Quatre clés pour créer un ancrage :
1. l’intensité de l’expérience.
2. Le moment de l’application de l’ancre.
3. Le caractère unique de l’ancre.
4. La répétition de l’ancre.

Quand on ressent une émotion ou un comportement limitatif, il est facile d’accroître ses capacités en prenant une émotion dans un autre contexte où on se sent plein de ressources et de l’associer au contexte où on se sent impuissant, ainsi on élimine l’association négative. Dans ce cas, voici comment procéder :
1. Ancrer un état puissant
2. Saturer cet ancrage en lui ajoutant deux ou trois états positifs puissants
3. Ancrer l’état indésirable à un autre endroit (loin de l’ancrage positif)
4. Déclencher les deux ancrages en même temps, relâchant l’ancrage positif en dernier

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