Le Grand Ménage – 1ère Partie « Se protéger contre les menaces cachées » – source : le livre du DR Frédéric SALDMANN (cardiologue & nutritionniste)

Tout ce qu’il faut éliminer pour être en bonne santé – « Se protéger contre les menaces cachées ».

Le Dr Frédéric Saldmann nous invite à un véritable parcours de santé :
. Le rappel des bases de la « médecine des bien-portants » :
. Des conseils précieux pour développer les réflexes d’une écologie personnelle ;
. Et les méthodes pour, enfin, faire le grand ménage dans nos mauvaises habitudes quotidiennes et retrouver des gestes simples !

Extrait des messages forts du livre
Frédéric Saldmann, cardiologue et nutritionniste, a largement démontré son art de s’adresser au grand public pour diffuser les messages de santé. Par son style simple et direct, il éclaire notre vie quotidienne à l’aide de données scientifiques modernes qu’il met à la portée de chacun. Il a, ici, choisi de nous parler du « grand ménage » que notre corps entreprend tous les [ours, autrement dit des fonctions d’ « élimination ». Tout un programme de physiologie pratique et efficace.

Citation de Lao-Tseu : « Tout grand périple commence par un simple premier pas. »

Apprendre à garder le meilleur, ce qui est essentiel à la vie, et éliminer tout ce qui s’avère toxique et dangereux pour la santé, voilà l’objectif de ce livre.

Dès l’Antiquité nos ancêtres l’avaient compris, comme Hippocrate qui écrivit : « De la nutrition tu feras ta médecine. » Cette recommandation d’une grande sagesse est, Hélas!, trop peu suivie comme en témoigne la croissance permanente des pathologies liées à l’alimentation : obésité, diabète, maladies cardiovasculaires, etc. Il reste ensuite un point véritablement crucial à maitriser pour demeurer en bonne santé : faire confiance aux processus d’élimination de l’organisme. L’objectif de ce livre est de souligner la corrélation simple, forte et évidente entre la qualité de nos systèmes d’élimination et la santé. Qui plus est, nous sommes inégaux dans nos capacités l’élimination: certains sont plus vulnérables, du fait de données génétiques.

J’ai choisi de consacrer ma carrière de médecin à la médecine préventive dans la mesure où elle constitue a mon sens le meilleur bouclier pour faire face à la maladie aux troubles du vieillissement. Utiliser au mieux ce bouclier grâce à des gestes concrets afin de préserver notre corps et de gagner en bien-être. tel est le but simple et pratique du voyage au pays de la santé où Je vous emporte.

PREMIÈRE PARTIE : Se protéger contre les menaces cachées

Les avancées médicales, l’allongement de l’espérance de vie, la progression constante de la prévention ont permis à l’espèce humaine de s’affranchir d’une grande partie de ce qui la menaçait auparavant. Les périls comme la famine, les épidémies massives ou la mortalité infantile ont grandement régressé – même si trop d’inégalités subsistent encore selon les populations. Les pays développés tirent globalement leur épingle du jeu grâce au niveau de vie de leurs habitants. Mais attention : il serait dangereux de verser dans l’insouciance, tant le monde moderne recèle des pièges nouveaux auxquels nous ne pensons pas forcément. Ainsi, spontanément, peu de gens associent l’habitude de laisser son téléphone portable sonner dans la poche de son pantalon ou de dormir sur le ventre à un comportement à risque, pour certains types de population. Pas plus que de conserver restes dans son réfrigérateur, d’être accro à Internet ou de partager un apéritif entre proches. Et pourtant, tous ces comportements – et bien d’autres – présentent des risques réels pour notre santé. Pas de panique : il est facile de s’en prémunir, à condition d’être au courant…
CHAPITRE 1 · Éliminez … ce qui menace l’espèce
CHAPITRE 2 : Éliminez … ce qui encombre I ‘espace de vie et le cerveau
CHAPITRE 3 : Éliminez … les addictions
CHAPITRE 4. Éliminez … les petits états dépressifs
CHAPITRE 5 : Éliminez … le stress
CHAPITRE 6 : Éliminez … les germes

Chapitre 1 : Éliminez … ce qui menace l’espèce

Citation de Francis Bacon :  » Serrer trop fort le pressoir donne un vin qui sent le pépin. »

Pour entamer cette revue des menaces qui nous entourent, commençons par nous pencher sur un fait inquiétant mis en évidence par de nombreuses études scientifiques :

Le nombre de spermatozoïdes chez l’homme n’a cessé de diminuer depuis le milieu du XX e siècle.
Bien sûr, il y a toujours des naissances partout dans le monde, et il serait très excessif de parler dès aujourd’hui de menace pour la survie de l’espèce humaine. Cependant ce constat est associé à certaines maladies graves telles que des cancers hormonodépendants. En effet, ils sont liés à des aspects pratiques de la vie de tous les jours dont nous ne soupçonnons pas toujours l’incidence. A commencer par nos choix vestimentaires …

– Stop aux slips ou aux jeans serrés, Ordinateur Portable et téléphone mobile : attention danger, il fréquent de voir des utilisateurs poser leur ordinateur directement sur leurs genoux. Or cela n’est pas, sans poser problème, car un ordinateur produit de la chaleur en fonctionnant.
– Bien choisir sa position … pour dormir : L’équipe du professeur Jung a donc conclu à l’importance du stress thermique comme cofacteur d’infertilité, en particulier chez les sujets présentant initialement des problèmes de mauvaise qualité de sperme. Tous les éléments permettant de réduire ce stress thermique doivent donc être pris en compte, y compris les conditions de sommeil.
– La chaleur passe aussi par le sol … précisons toutefois qu’il existe aujourd’hui des chauffages par le sol efficaces et dénués des inconvénients des anciens systèmes. Une réfection du chauffage peut donc être envisagée, mais à défaut, il importe de choisir son logement en connaissance de cause, surtout pour les sujets présentant des troubles de la fertilité.
– Des spermatozoïdes écologistes ?  Les professeurs Haughey et Graham ont effectué une étude, ils ont établi aussi l’importance des traumatismes subis par les parties génitales : I ‘exposition aux phénols, à la fumée de cigarette et surtout à la pollution. Ce dernier facteur a, on le sait, considérablement augmenté durant le XV e siècle.

Chapitre 2 : Éliminez … ce qui encombre l’espace de vie et le cerveau

Citation de Périclès : « Il n’est point de bonheur sans liberté, ni de liberté sans courage. »

Beaucoup d’hommes et de femmes  traversent leurs vies dans des prisons qu’ils se sont construites eux-mêmes au fil des années. Ils tournent en rond dans des cellules les rapetissant chaque jour, dont ils sont à la fois les gardiens et les détenus. L’origine de cet état de fait réside souvent dans l’accumulation – pas toujours consciente – d’habitudes ou d’objets qui étouffent peu à peu les individus.

Place nette dans la maison
L’adage bien connu qui dit « Laisse-moi entrer chez toi et je te dirai qui tu es », reflète très bien les liens évidents entre l’homme et son habitat. Un intérieur surchargé traduit rarement un état d’esprit serein. Il me parait donc essentiel de savoir faire le vide, quitte à prendre des mesures radicales. Cet exercice s’avère délicat du fait de la valeur affective de certains objets.

Ne pas confondre réfrigérateur et coffre-fort
Celui-ci sert souvent de coffre-fort pour des restes qui ne seront jamais mangés, ou trop tardivement. Combien de patients poussent la porte d’une pharmacie ou d’un cabinet de consultation, malades d’avoir voulu avaler des restes histoire de « ne pas gâcher » ! Je ne fais évidemment pas l’apologie du gaspillage, mais il me semble préférable d’agir en amont en ajustant les quantités préparées. Même au réfrigérateur ces germes vont se multiplier au risque d’atteindre la DMI, (dose minimum infectante), c’est-à-dire la quantité déclenchant les troubles intestinaux.

Dedans comme dehors
Autres espaces à ne pas négliger : Les chambres d’enfants, eux aussi ont tout à gagner à disposer d’un espace plus sain. À quoi bon garder des jeux qui ne servent plus ? Autant libérer de la place en jetant les jouets usés ou cassés. Et en donnant ceux que votre entant délaisse mais qui feraient peut-être la joie d’un autre. Il faut aussi laver très régulièrement les peluches pleines de salive séchée et d’acariens.

Des effets bénéfiques quasi immédiats
Dedans ou dehors, ce tri radical permet en tout cas de se séparer d’au moins la moitié des meubles et des objets accumulés au cours du temps. L’espace vital est augmenté, ce qui permet de mieux respirer, de bouger. La quantité de microbes et d’acariens présents dans la pièce s’effondre et l’air devient plus sain.

Se créer des espaces-temps de qualité
Une fois ce ménage fait chez soi, une nouvelle étape peut s’avérer bénéfique : remettre en question certains aspects de nos relations sociales. Il  s’agit simplement de veiller à nous ménager des moments consacrés à une activité particulière, qu’il s’agisse d’une tâche au travail, d’une conversation en famille ou entre amis ou simplement d’un peu de lecture. Sur le papier, cela paraît simple, mais aujourd’hui, une menace permanente pèse sur ces espaces de temps privilégié.

Une liberté peut en masquer une autre
Cette menace, vous l’avez sans doute dans votre poche ou à côté de vous en ce moment même : c’est votre téléphone portable. Il serait bien entendu absurde et passéiste de contester l’aspect pratique indéniable de cet outil aujourd’hui incontournable. Mais il est à mon sens tout aussi absurde d’accepter de se faire sonner à tout bout de champ comme un domestique de vaudeville et d’abandonner aussitôt l’activité en cours dès qu’une sonnerie de téléphone mobile retentit.

Courage, fuyez !
Mais il reste une étape importante pour améliorer ces dernières : bien choisir les personnes qui vous entourent. C’est une question d’énergie, de bonnes ondes. Pour préserver sa quiétude et sa santé, il faut savoir s’entourer de présences positives et éviter celles qui absorbent votre joie de vivre. Car c’est un fait, le contact avec certaines personnes peut laisser un sentiment de vide, d’épuisement, voire de déprime.

Chapitre 3 : Éliminez … les addictions

Citation de Gandhi : « A l’instant où l’esclave décide qu’il ne sera plus esclave, ses chaines tombent. »

Lorsqu’on songe aux addictions, au fait d’être « accro » à telle ou telle chose, c’est à la drogue que l’on pense instinctivement. En réalité. les produits dits stupéfiants sont loin de détenir le monopole des comportements addictifs. Ils provoquent sans doute les conséquences les plus visibles, mais constituent seulement la partie émergée d’un iceberg complexe et mouvant. Car, aujourd’hui, les addictions sont de plus en plus nombreuses à se glisser sournoisement dans la vie quotidienne sous des formes très variées qui les rendent difficiles à identifier. Savoir identifier ces addictions plus ou moins silencieuses afin de pouvoir les combattre, pour ensuite retrouver cette liberté perdue et le bonheur qui l’accompagne.

Des toxicomanes sans drogues
En premier lieu, citons la consommation de substances addictives : les plus présentes dans l’imaginaire collectif, telle le cannabis, la cocaïne, héroïne ou l’opium, ne sont pas les plus nombreuses. D’autres, plus banales touchent beaucoup plus d’individus comme le tabac ou l’alcool. Mais la frontière entre un comportement et une  addiction s’avère alors nettement plus difficile à établir.

Le danger réel du bonheur illusoire
Spontanément, personne ne songerait à comparer un sportif, un internaute ou un collectionneur à un toxicomane. Pourtant, tous peuvent entrer dans la spirale de la dépendance selon un mécanisme similaire et avec des répercussions analogues sur la vie quotidienne. Une personne sous l’emprise d’une addiction consciente ou non ne parvient pas à contrôler ses pulsions. Celles-ci vont peu à peu monopoliser son énergie, lui imposer une tension qui sera de plus en plus forte Jusqu’au passage à l’acte. Cette spirale fatidique repose sur un mécanisme physiologique bien connu de stimulation du système de récompense qui existe au niveau du cerveau.

Deux exigences : lucidité…
Répétons-le, les addictions s’avèrent très délicates à détecter précisément, aussi bien pour ceux qui en sont victimes que pour leur entourage. En effet, tous les niveaux d’addiction sont possibles, des formes légères aux plus extrêmes. Dès lors, à quel niveau fixer le curseur définissant une addiction ? A partir de combien de cigarettes par Jour, de verres de vin ou d’heures passées sur Internet doit-on considérer qu’un problème se pose ? Il semble vain de répondre en détail à ces questions, tant les cas possibles sont nombreux.

… et accompagnement
En effet dans la majorité des cas, une personne se sachant ou craignant être dépendante à spontanément le sentiment de pouvoir s’en sortir seule, avant d’avoir rapidement conscience de ne pas y parvenir. J’insiste particulièrement sur ma seconde recommandation : ne restez pas seul face à votre comportement addictif éventuel.

Le tabac : un bel exemple de volonté … politique !
La cigarette constitue sans doute la source d’addiction la plus combattue par les pouvoirs publics ces dernières années. Tous les risques liés au tabac sont parfaitement connus et exposés partout. Aussi bien sur les publicités et les paquets de cigarettes que lors des campagnes nationales d’information. Chaque fumeur sait aujourd’hui qu’il s’expose aux rides précoces, aux troubles de l’érection, aux maladies cardiovasculaires et autres cancers. De fait, la volonté individuelle, aussi déterminée soit-elle, ne saurait suffire à faire céder les conditionnements physiologiques créés par l’excès d’une substance ou d’une habitude. Dans le cas du tabac, les arrêts réalisés par la seule volonté du fumeur sont d’ailleurs très rares. La grande majorité des rumeurs qui parviennent à décrocher le doivent à leur patience et à l’aide de leur médecin traitant, de la psychothérapie, de l’acupuncture, de patchs antitabac … bref, de toute thérapie pouvant contribuer à déconnecter les mécanismes physiologiques de la dépendance.

CHAPITRE 4 Éliminez … les petits états dépressifs

Citation de Bertrand Russel : « L’un des symptômes d’une proche dépression nerveuse est de croire que le travail que l’on fait est terriblement important. »

Comme les addictions, les petits états dépressifs menacent notre bien-être et s’avèrent souvent difficiles à repérer. La plupart du temps, ils passent inaperçus pour le sujet concerné et son entourage. Leur présence ne se traduit que par un murmure de fond à limite du perceptible, comme le bruit de la ville qu’on finit par ne plus entendre, comme la pollution que les citadins ne remarquent plus mais qui les gêne lorsqu’ils reviennent de la campagne.

Ne jamais prendre sur soi…
Cette expression populaire me semble particulièrement intéressante. En effet, « prendre sur soi » pour faire face à une obligation, une contrainte extérieure, une situation difficile, c’est prélever une part de soi-même et la sacrifier aux circonstances. Cela revient donc à abandonner un peu de soi, ce qui n’a rien d’anodin car à force de laisser filer ces petites parcelles d’identité, on risque de ne plus être soi- même et, au final, de ne plus exister que par les contraintes extérieures. Quand le décalage est trop prononcé entre la personne authentique d’un individu et ce qu’il devient dans la réalité quotidienne, une fissure se crée … dans laquelle la dépression fera facilement son lit.

… ni minimiser son état
Aujourd’hui, la dépression nerveuse caractérisée est prise au sérieux par l’entourage, les médecins et la société. Les patients qui en souffrent bénéficient d’une prise en charge thérapeutique employant tous les moyens nécessaires (suivi psychologique, arrêt de travail, médicaments, etc.). Paradoxalement, cette pathologie est si bien connue que les individus ressentant des petits coups de cafard ne veulent en aucun cas se définir dans ce cadre qui les effraie. Ils tendent généralement à minimiser leur état, en parlant par exemple d’un simple coup de fatigue qui disparaîtra de de lui-même après les prochaines vacances. Afin d’éviter de laisser ces aspects négatifs s’installer, il faut commencer par les accepter en face et ne pas les minimiser.

Des états aux origines – et aux solutions – multiples
Les états dépressifs mineurs ont généralement plusieurs sources, liées justement au fait que différents points faibles d’un individu soient mis à mal. Pour vous aider à les repérer, je vous propose un autre exercice, qui peut cette fois se pratiquer seul. Prenez une feuille blanche et tracez un trait vertical la séparant en deux. Sur la première colonne, inscrivez toutes les choses désagréables que vous avez ressenties au cours de la journée, mais aussi les petites phrases que vous vous êtes dites pour vous donner du courage. Sur la deuxième, notez les sensations agréables de la journée, les moments de joie, de bonheur qui vous ont fait du bien. La longueur respective des colonnes fournit déjà une indication permettant d’évaluer la situation. Il faut ensuite réfléchir à la façon d’augmenter le positif et de diminuer le négatif.

Le culte du bonheur à tout prix
L’une des explications à l’augmentation régulière du nombre de personnes dépressives ces dernières années réside peut-être dans le fait que la société actuelle ne laisse lus aux individus le temps nécessaire pour cicatriser leurs blessures intérieures. Il faut très vite se reconstruire, passer à autre chose, profiter de la vie à tout prix. Un exemple en témoigne de façon très sensible : l’évolution de la notion de deuil, dont la place se réduit d’année en année.

Chapitres 5 : Éliminez… le stress

Citation de Tahar Ben Jelloun « La peur, c’est l’enfant en nous qui panique. » 

De prime abord, il peut sembler étonnant d’évoquer le stress dans une partie consacrée aux menaces cachées nous entourant. Notamment parce qu’il est aujourd’hui omniprésent dans notre société. Les médias s’y intéressent, le sujet alimente de nombreuses conversations, l’industrie pharmaceutique propose depuis longtemps des traitements permettant de le réduire, etc. Pourtant, ce phénomène et son ampleur réelle restent en partie méconnus, essentiellement quant à son impact véritable sur la santé. Puisque beaucoup considèrent que l’anxiété, la tension voire l’angoisse qu’il engendre se passent avant tout « dans la tête », ils négligent les conséquences possibles sur l’organisme. Lesquelles existent pourtant et peuvent s’avérer sérieuses comme nous allons le voir.

Mécanisme protecteur ou menace destructrice ?
Au départ, le stress est un mécanisme physiologique permettant à l’organisme de se détendre face à une agression ou à un danger. Il n’est donc aucunement limité à un ressenti psychologique mais se traduit médicalement par des effets concrets et mesurables comme une augmentation de fa sécrétion d’adrénaline accélérant le rythme cardiaque, une mise en tension des muscles et une stimulation du cerveau. Ce processus se retrouve aussi bien chez l’homme l’animal. Il existe un bon et un mauvais stress. Le bon correspond au niveau optimal d’adrénaline favorisant l’action. Mais répété, subi et imposé sans action correctrice possible de notre part, il devient négatif et empêche la moindre adaptation à la vie quotidienne, comme l’a bien montré Henri Laborit.

Du coup de boost au coup de mou
Tout commence par la sécrétion de l’adrénaline au niveau des glandes surrénales. Elle provoque une meilleure oxygénation des tissus en raison de l’augmentation du débit cardiaque par l’accélération de la fréquence des battements. Un surcroît d’énergie est en outre libéré par le foie (qui déverse des graisses et sucres dans l’organisme), permettant le surcroît de « carburant » nécessaire pour affronter les agressions. À ce stade, le sujet a l’impression de penser plus vite, de mieux réfléchir, d’avoir la capacité de prendre plus rapidement les bonnes décisions. C’est ce que ressentent par exemple certains étudiants avant un examen ou des sportifs avant une compétition : ils ont la sensation de mobiliser toutes les énergies qui sont en eux. Mais il n’est pas rare de voir aussi des athlètes ou des élèves perdre complètement leurs moyens dans les moments importants – alors qu’ils s’y sont bien préparés à cause d’un stress trop élevé les paralysant. Ces « coups mou », crises d’angoisses et autres pics d’anxiété peuvent avoir des conséquences sur leur réussite et leur épanouissement personnel. Il importe donc de réagir sans tarder, en éliminant le stress inutile et négatif, celui qui use l’organisme jour après jour en le rendant plus vulnérable. Il n’est pas nécessaire de révolutionner son mode de vie, mais de réfléchir aux moyens d’accomplir les mêmes tâches au quotidien… sans stress. Cela aide à gagner en qualité et en durée de vie. Pour tenter d’y parvenir, il convient d’essayer de changer notre perception des choses. D’être, d’une certaine manière, plus philosophes..

D’Épicure à Maslow : quelques pistes pour moins stresser
Le stress n’a été identifié comme tel que durant le XXe siècle, ses manifestations semblent toujours avoir accompagné les actions humaines. Aussi n’est-il pas étonnant qu’un penseur comme Épicure (341-270 av.-J. C.) se soit intéressé au sujet il y a plus de deux mille ans ! Afin d’éviter trop de tourments, il nous propose d’évacuer les désirs irrationnels, ceux que nous n’avons aucune chance de voir aboutir. De fait, se fixer des objectifs impossibles à atteindre va générer une tension et une insatisfaction constantes. Chercher en permanence à obtenir un idéal irréalisable oblige à mobiliser toute son énergie, de plus en plus intensément et souvent pour rien. Connaître ses limites, définir ses priorités par rapport à ses capacités réelles en apprenant à mieux se connaître, c’est aussi le début de la sagesse. Les psychologues d’aujourd’hui appellent cette attitude le « lâcher prise » et fa recommandent souvent aux individus les plus soumis au stress. Bien sûr, il serait illusoire de chercher à contrôler les imprévus susceptibles de survenir dans une vie – ou tout simplement dans une journée de travail. En revanche, de nombreux contextes stressants peuvent être anticipés et préparés, ce qui permet de les supporter bien plus sereinement.

Anticiper et relativiser pour plus de sérénité
Prenons l’exemple d’un voyageur dans un aéroport. La période précédant l’enregistrement s’avère généralement stressante. C’est d’ailleurs là et non dans l’avion que se produisent le plus souvent les accidents cardio-vasculaires ! Nécessité d’arriver en avance, files d’attentes, contrôles de douane et de sécurité ou perspectives d’éventuelles turbulences en vol ne sont effectivement pas très réjouissants. Or, avant de quitter son domicile pour se rendre à l’aéroport, penser à toutes ces situations permet de désamorcer la  tension et de moins subir le stress une fois sur place. Dans un couple, par exemple, vouloir correspondre à l’idéal de son partenaire peut devenir épuisant dans la durée. rechercher en permanence l’approbation dans le regard de l’autre comporte des risques. De nombreux couples se construisent ainsi sur des malentendus et n’osent pas être eux-mêmes, ce qui favorise au final  les conflits, et donc le stress.

Le rire : un antistress naturel
Outre ce travail personne! sur l’état d’esprit face aux situations stressantes, il existe un remède simple et naturel pour lutter contre les tensions et l’anxiété: le rire. Ses effets bénéfiques sont à la fois psychologiques et physiques, car de nombreux travaux scientifiques ont prouvé que rire entraînait notamment une augmentation du taux d’endorphine, ce qui contribue à réduire le stress. Le rire est d’ailleurs utilisé dans le cadre du traitement de la dépression. Il existe même des centaines de clubs du rire pour aider les adultes à se relaxer et à lever leurs inhibitions.

le secret de la salamandre
Ce batracien est l’un des rares êtres vivants à pouvoir aussi bien marcher que nager comme un poisson. Mais la salamandre possède surtout une capacité de régénération stupéfiante. Si on lui sectionne une patte, celle-ci repousse bout de quatre mois sans laisser la moindre cicatrice Cette aptitude à recréer des parties de son corps s’applique également à la queue, la crête dorsale ou le museau. plus étonnant est que la perte d’un membre n’affecte presque pas la salamandre, comme l’ont montré les travaux du professeur Savard à l’université de Laval. Deux heures après l’opération, l’animal recommence à s’alimenter et reprend la marche le lendemain. L’homme dispose lui aussi de la possibilité de se régénérer, non pas au niveau physique comme la salamandre, mais au niveau mental. C’est ce qu’on appelle aujourd’hui la « résilience » qui permet la cicatrisation des douleurs psychologiques. Plus les difficultés génératrices de stress sont nombreuses, plus il est nécessaire d’activer les messages stimulant notre force de régénération mentale. Reste à savoir comment y parvenir concrètement. Autant le dire franchement, il n’y a pas de mode d’emploi universel en la matière, mais il existe des pistes à explorer, à commencer par la recherche de notre part d’enfance.

Réveiller les zones immatures de notre cerveau
Comme la salamandre qui puise dans ses cellules immatures pour recréer la vie, nous pouvons tenter de rechercher chez l’enfant qui sommeille au fond de nous la capacité d’imagination et la faculté de tout réinventer pour se régénérer. Cesser d’agir en « grande personne », savoir changer système de valeur quand on se trouve dans une impasse sont des attitudes positives pour se libérer de |’
Anxiété. Réveiller les zones immatures créatives de l’enfance aide à retrouver une forme de légèreté et d’insouciance, Les enfants de cinq ans sont d’ailleurs rarement stressés, car leur immaturité et leur capacité à rire les protègent du stress. Stimuler notre part enfantine et spontanée passe généralement par une rupture dans nos habitudes quotidiennes. En conclusion, le stress n’est en rien une fatalité. Il est possible de le maîtriser à travers un changement dans nos comportements psychologiques et grâce à des gestes simples. Anticiper les contextes anxiogènes pour les désamorcer, refuser de se fixer des objectifs impossibles à tenir, mobiliser sa part d’enfance pour dédramatiser les situations difficiles, s’autoriser des plaisirs basiques rompant avec les frustrations quotidiennes, rire autant que possible ou encore pratiquer une activité physique sont autant de moyens pour y parvenir.

Chapitres 6 : Éliminez… les germes

Citation de Rose Bertin « Il n’y a de nouveau que ce qui est oublié. »

pour terminer cette partie sur les menaces cachées qui nous entourent, il me semble indispensable d’évoquer l’importance de certains gestes d’hygiène au quotidien. J’en ait décrit beaucoup dans mon précédent ouvrage, On s’en lave les mains, mais je ne me doutais pas que ce livre susciterait autant de réactions, de témoignages et d’échanges. De nombreux lecteurs et patients m’ont questionné sur des sujets auxquels je n’avais pas songé dans un premier temps, illustrant a quel point ce thème est vaste et combien il est difficile d’en faire complètement le tour.

Des assiettes pas si propres…
Les appareils électroménagers font rarement l’objet de l’attention qu’ils méritent et le lave-vaisselle n’échappe pas à cette règle. Au point d’être parfois utilisé comme poubelle voire placard… En effet, nombre de gens y mettent leur vaisselle sale directement, sans le moindre rinçage préalable. Rapidement, de nombreux débris alimentaires s’accumulent dans le filtre de l’appareil et commencent à se décomposer. Ce phénomène se traduit d’ailleurs par une odeur particulière à l’ouverture de la porte. L’atmosphère chaude et humide régnant dans les lave-vaisselle constitue en outre un bouillon de culture idéal pour la prolifération microbienne. Si les verres, assiettes et couverts ne sont pas sortis, essuyés et rangés rapidement après la fin du cycle de lavage, les germes vont s’y déposer. Ils auront l’air propres mais seront en réalité souillés et risqueront de transmettre les microbes qu’ils portent lors d’un futur repas. Le bon réflexe à adopter est évident mais loin d’être systématique : il consiste à ôter tous les résidus alimentaires des différents récipients et à les rincer avant de les placer dans la machine. Ensuite, une fois le lavage terminé, il importe de sécher verres, assiettes et couverts et de les ranger. Enfin, n’oubliez pas de nettoyer le filtre de votre lave vaisselle à l’aide d’une petite brosse, idéalement après chaque utilisation. Votre appareil ne s’en portera que mieux, et vous avec!

Un apéritif très particulier…
L’industrie agroalimentaire n’a pas son pareil pour taire naître de nouveaux modes de consommation. Depuis quelques années, nous assistons par exemple à un engouement croissant pour des produits apéritifs dont on nous vante la convivialité : les chips et autres bâtonnets à tremper dans un même pot de sauce ou de mayonnaise. Le principe est plutôt sympathique : tout le monde est réuni autour de la  table pour partager un moment agréable. Le souci réside dans le fait que bon nombre de convives ont tendance à tremper plusieurs fois un morceau dans lequel ils ont déjà croqué. Dès lors, on partage bien plus bien plus qu’un bon moment.

Chacun son verre
Voici un autre cas dans lequel le partage ne constitue pas une très bonne idée : boire à deux dans un même verre. Il arrive souvent au cours d’un repas ou d’une soirée qu’une personne propose à une autre de partager son verre, pour lui faire goûter un vin, un cocktail de jus de fruits ou simplement lui proposer de finir sa boisson. Or, comme tous les objets en contact avec la bouche, un verre peut servir vecteur de transmission de bactéries ou virus, comme l’a prouvé une étude réalisée en Suède sur des sujets atteints d’hépatite A.

Soyons clairvoyants envers nos lunettes
Restons dans le domaine des accessoires pour évoquer lunettes. Simple outil de travail pour les uns, véritable élément de style pour les autres, elles constituent pour tous une occasion supplémentaire de contact avec les mains. En effet, une personne porte les mains a son visage en moyenne deux fois par heure pour se lisser les cheveux, se gratter, s’essuyer le bord des lèvres ou simplement appuyer la tête dans sa paume. Chez les porteurs de lunettes, cette fréquence augmente, qu’il s’agisse de les retirer, les remettre, les remonter légèrement sur l’arête du nez ou les porter à la bouche en mordillant franches. Les germes présents sur les doigts vont donc se retrouver sur les verres ou la monture des lunettes, qui vont ensuite traîner n’importe où – par exemple au fond d’un sac à mains elles récupéreront d’autres microbes… Autre source possible de germes : les fines gouttelettes de salive projetée par les interlocuteurs ce qui, en cas de rhume ou de grippe fait croître sensiblement les risques de contamination. Au total, c’est presque une armada de microbes qui menacent d’envahir les « carreaux ». Pour conclure: « Afin d’éviter que les lunettes ne soient un vecteur de contamination bactérienne, surtout dans des lieux à haut risque (établissement de santé, restauration collective, secteurs pharmaceutique, agro-alimentaire ou cosmétique, laboratoires, etc.), il s’avère indispensable de ne pas oublier de les nettoyer entièrement (verres et montures) au mieux quotidiennement ».

Vacances à haut risque
Lorsqu’on revient de vacances, la perspective de la rentrée rend grande la tentation de ranger au plus vite palmes, tubas, masques ou tenues de ski, gants et autres bonnets.., sans les laver, Une aubaine pour les germes, qui vont proliférer de l’humidité résiduel le et proliférer de longs mois. Cela explique les innombrables réflexions souvent entendues de personnes s’étonnant de tomber malades uniquement quand elles partent en vacances. Beaucoup se disent qu’elles sont vraiment des employées modèles, qui attendent les vacances pour contracter une affection, ou n’ont tout simplement pas de chance. Les causes supposées de leurs symptômes partent parfois dans des directions psychologiques très variées : « Je ne supporte pas d’être éloigné ma maison, cela doit être inconscient », « L’air de campagne ou de la mer ne me réussit pas du tout », « je suis bien que lorsque je travaille », « J’ai dû attraper froid avec la climatisation de l’avion », « il y avait des courants d’air dans la gare », etc. Les pathologies associées s’avèrent souvent d’ordre infectieux : rhumes, rhinopharyngites, bronchites, angines ou allergies respiratoires et leur apparition ne doit rien au hasard. Pour éviter de gâcher ses congés avec ces embarras, je recommande donc de bien nettoyer, sécher et aérer chaque objet avant de le ranger dans un endroit propre et sec. S’il est stocké dans une cave légèrement humide et mal aérée, il sera nécessaire de recommencer l’opération avant le départ en vacances, histoire d’éviter toute mauvaise surprise.

Une démarche active… et esthétique
Le dernier élément que je tenais à aborder dans chapitre concerne l’hygiène dans son sens le plus large. Car une bonne hygiène de vie n’est pas qu’une simple succession de petits gestes, c’est une attitude à part entière, une démarche quotidienne active visant à rester en bonne santé et à préserver celle des autres. Les moments passés à s’occuper de soi doivent être vécus non comme des contraintes mais comme de courts instants de bien-être, des phases se protégeant des menaces extérieures mais intègre aussi une notion d’esthétique. En effet, une maison bien rangée, vitres transparentes à travers lesquelles les rayons du soleil passent bien, des vêtements propres et bien repassés, des cheveux bien peignés, des odeurs corporelles agréables sont autant de facteurs qui contribuent à l’équilibre personnel à la qualité de vie.

 

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